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jeudi 17 décembre 2009

Sur la liberté sexuelle

Ce qu'il y a de dérangeant dans la morale,
c'est que c'est toujours la morale des autres

(André Breton)



Ca bavasse et caquette, lorsqu'on est grand et que l'on se veut libérer, autour de thèmes qui demeurent tout à fait convenus. Dans les prétendus milieux dits libres, prenons par exemple, la liberté sexuelle. Il est de bon ton de fustiger ce que l'on nomme encore la fidélité. Pensez donc, ça fait partie de la panoplie ! Laquelle n'est que trop souvent une réaction pubertaire du rejet de la société de papa-maman pour établir des prétendus principes qui sont tout aussi puants parce que moralistes.

On est venu me dire une fois qu'être fidèle c'était "perpétuer les vieilles traditions bourgeoises de ce monde" ; lesquelles s'inscrivent dans la conservation de la propriété et, de la sorte, le pouvoir n'est pas près de s'écrouler. Avec de tels arguments, en effet, enveloppés dans du papier prêt-à-penser, de cette vieille morale et de la morale nouvelle, le pouvoir s'en branle, comme de juste ! Et il a bien raison.

Les petits apôtres biens fous de la liberté sexuelle du samedi soir n'associent ordinairement le fait de n'avoir de rapport sexuel avec un partenaire unique qu'à l'ennui et à la frustration. "De quoi je me mêle ?" ais-je à leur répondre. De la fidélité, ce sont eux qui en font cas comme le font ceux qui la prônent. Ce sont eux aussi ces petits juges qui indiquent ce qui est bon ou mauvais pour tous.

Si des gens peuvent se trouver frustrés par des relations sexuelles avec un partenaire unique, ce n'est pas mon affaire. Je n'ai ni à les plaindre ni à les inciter à vivre leurs rêveries secrètes en matière de sexualité. S'il en est d'autres qui ont des relations avec des partenaires multiples, de quelque sexe que ce soit, je m'en fous tout autant. Il en va de la responsabilité de chacun et de la volonté individuelle à pouvoir se réaliser.

Ceux qui associent la sexualité avec un unique partenaire nécessairement à l'ennui et à la frustration signifient qu'ils sont bien incapables de comprendre que ce qui, à première vue, ne leur convient pas, peut tout à fait bien convenir à d'autres. On voit bien là que ces piètres moralistes ne valent pas mieux que leurs adversaires sur la question des préjugés car ceux des uns valent bien ceux des autres.

Je m'accorde effectivement avec eux pour reconnaître que la possessivité, plus que la jalousie, nuit à l'équilibre et au développement
de l'individu. Mais celles et ceux qui sont affectés par de tels sentiments peuvent-ils être à leurs yeux considérés autrement que comme des esprits faibles pleurnichards et, pour tout dire, incomplets ? De même est-il toutes les démesures dans la jalousie comme dans la possessivité ?

En l'un et l'autre, se trouve le plus souvent la recherche de la relation fusionnelle qui, tôt ou tard, quoi qu'on en dise, mène au chaos. Une union amoureuse doit donc être l'addition des choses ; de ces petites choses de la vie que l'on partage (ou non) amoureusement.

Si l'on peut aisément concevoir qu'il est des individus qui savent aimer plusieurs personnes, l'on peut concevoir que d'autres ne peuvent trouver leur équilibre qu'avec une seule personne. Ceux-là même qui, avant que de s'engager dans une relation véritable, peuvent demander à ce qu'elle soit exclusive ou non. Si plus tard, l'un des constituants d'un couple donné à le désir de vivre autre chose avec d'autres partenaires alors il peut en être discuté dans le couple. Passer à l'acte et le taire peut être alors considéré comme une entrave au contrat librement formulé au départ ainsi qu'une trahison de la confiance en l'autre. Après, à chacun de voir comment les choses peuvent évoluer.

Il ne s'agit pas là de faire l'apologie du mariage mais seulement d'évoquer l'union libre de deux ou de plusieurs individus sans l'immixtion (et j'y tiens !) de l'Etat, de la religion ou d'une tierce personne. Et c'est bien parce que c'est l'affaire de deux individus (ou de trois ou de quatre) que nul ne peut ni les juger ni s'immiscer dans leurs affaires.

Alors que ceux qui condamnent et la fidélité et la jalousie se mêlent de ce qui les regarde ! A revendiquer à tort et à travers ce à quoi ils aspirent pour un monde meilleur depuis leur seule morale et qu'ils ne savent pas eux-mêmes assumer certaines fois, ils finiront peut-être par reconsidérer les choses. Le droit de vivre qu'ils proclament tant pour les autres et pour eux-mêmes surtout finira sans doute par en fatiguer plus d'un. Le droit de vivre n'est pas à légiférer mais à prendre en faisant abstraction de la notion même de droit et en passant outre à l'interdit.

Quant à ceux qui accusent ce qu'ils nomment "l'hétéronormalité" d'entretenir l'homophobie, sans doute aspirent-ils à "l'homo-normalité" ? Mais elle est implantée déjà depuis assez de temps pour pouvoir constituer un solide lobby sur lequel se bâtissent des fortunes tandis que celles et ceux qui tentent d'en suivre les chemins deviennent, pour la plupart, des véritables pantins qui s'incluent eux-mêmes dans un ghetto pour pouvoir mieux se "retrouver".

Et dedans ces ghettos, il est de ces bien étranges et tristes endroits dont tirent profit le capitalisme de toute façon et qui constituent de véritables crachoirs à foutre ou vainement on vient y chercher sinon un peu d'amour, du moins un rien de sexe... Alors oui, tout cela est bien triste. S'y retrouve qui veut mais qu'ils aient au moins la décence de se déserter les lieux où l'on doit payer pour se faire ! La sexualité qui passe par un système de tarification, c'est de la prostitution déguisée. De la prostitution organisée proprement. Quelle soit dit hétéro ou homo sexuelle. Adonnez-vous plutôt aux ébats dans la nature; dans les lieux plus ou moins sauvages avec qui vous voulez. Voilà l'une des formules de l'amour libre si l'on doit parler d'amour.

La liberté sexuelle, la liberté d'aimer qui l'on veut, je n'ai rien, mais absolument rien contre. Cela ne m'apporte ni ne me retire quoi que ce soit. Mais combien de ces défenseurs de ces libertés seraient bouleversés s'ils apprenaient que papa ou maman eux-mêmes aient pu avoir des relations extra-conjugales ? Et qui plus est de nature homosexuelles ?...

Il conviendrait d'abord de balayer devant sa porte avant de dénoncer partout le tas d'ordures qui se peut trouver sur la porte de la maison voisine ou la poussière qui s'entasse sur celle d'en face. La poussière est la même partout, la pollution des esprits et des coeurs également. On veut remplacer la morale par une nouvelle sous prétexte de libération. Donc avant que de t'empresser de libérer l'autre, libère toi toi-même. Pour ce qui me concerne, je m'en charge seul.

Dominique David
17 décembre 2009

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