L'AOA est pro-VG (Végétarisme/lisme, veganisme, libération animale etc)

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jeudi 31 décembre 2009

QUE CREVE LE VIEUX MONDE !

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !
La voix claire de l’enfant et la voix cassée du vieillard entonnent la même ballade : la ballade des vœux et souhaits.
L’ouvrier à son patron, le débiteur à son créancier, le locataire à son propriétaire disent la ritournelle de la bonne et heureuse année. Le pauvre et la pauvresse s’en vont par les rues chanter la complainte de la longue vie.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Il faut que l’on rie ! Il faut que l’on se réjouisse. Que toutes les figures prennent un air de fête. Que toutes les lèvres laissent échapper les meilleurs souhaits. Que sur toutes les faces se dessine le rictus de la joie.

C’est le jour du mensonge officiel, de l’hypocrisie sociale, de la charité pharisienne. C’est le jour du vernis et du convenu.

Les faces s’illuminent et les maisons s’éclairent ! Et l’estomac est noir et la maison est vide. Tout est apparent, tout est façade, tout est leurre, tout est tromperie ! La main qui vous accueille est un rictus ou une grimace. Le souhait qui vous reçoit est un blasphème ou une moquerie.

Dans la curée âpre des appétits, c’est l’armistice, c’est la trêve. Dans l’âpre curée des batailles, c’est le jour de l’an.

On entend l’écho qui répète la voix du canon et qui redit le sifflet de l’usine. La mitrailleuse fume encore et encore ; la chaudière laisse échapper la vapeur. L’ambulance regorge de blessés et l’hôpital refuse des malades. L’obus a ouvert ce ventre et la machine a coupé ce bras. Les crimes des mères, les pleurs des enfants font retentir à nos oreilles l’affreuse mélodie de la douleur, toujours la même.

Le drapeau blanc flotte : c’est l’armistice, c’est la trêve, pour une heure et pour un jour, les mains se tendent, les faces se sourient, les lèvres bégaient des mot d’amitié : ricanements d’hypocrisie et de mensonges.

Bonne vie à toi, propriétaire ? qui me jettera sur le pavé de la ville sans t’occuper du froid ou de l’averse…

Bonne vie à toi patron ? qui me diminua ces jours derniers, parce que faiblissait mon corps après la dure maladie que je contractai à ton service…

Bonne vie, bonne vie à tous ! boulangers, épiciers, débitants qui enserriez ma misère de vos péages honteux et qui teniez commerce de chacun de mes besoins, de chacun de mes désirs.

Et bonne vie et bonne santé à tous, mâles et femelles, lâchés à travers la civilisation : bonne année à toi, l’ouvrier honnête ? à toi, maquereau régulier ? à toi, catalogué du mariage ? à toi, inscrit aux livres de police ? à vous tous dont chacun des gestes, chacun des pas est un geste et un pas contre ma liberté, contre mon individualité ?

Ah ! Ah ! bonne vie et bonne santé ?

Vous voulez des vœux, en voilà :

Que crève le propriétaire qui détient la place où j’étend mes membres et qui me vend l’air que je respire !

Que crève le patron qui, de longues heures, fait passer la charrue de ses exigences sur le champ de mon corps.

Que crèvent ces loups âpres à la curée qui prélèvent la dîme sur mon coucher, mon repos, mes besoins, trompant mon esprit et empoisonnant mon corps !

Que crèvent les catalogués de tous sexes avec qui les désirs humains ne se satisfont que contre promesses, fidélité, argent ou platitudes !

Que crèvent l’officier qui commande le meurtre et le soldat qui lui obéit ; que crèvent le député qui fait la loi et l’électeur qui fait le député !

Que crève le riche qui s’accapare une si large part du butin social ! mais que crève surtout l’imbécile qui prépare sa pâtée.

Ah ! Ah ! C’est le jour de l’an !

Regardez autour de vous. Vous sentez plus vivant que jamais le mensonge social. Le plus simple d’entre vous devine partout l’hypocrisie gluante des rapports sociaux. Le faux apparaît à tout pas. Ce jour-là, c’est la répétition de tous les autres jours de l’an. La vie actuelle n’est faite que de mensonge et de leurre. Les hommes sont en perpétuelle bataille. Les pauvres se baladent du sourire de la concierge au rictus du bistrot et les riches de l’obséquiosité du laquais aux flatteries de la courtisane. Face glabres et masques de joie.

La caresse de la putain a comme équivalent le sourire de la femme mariée. Et la défense du maquereau est pareille à la protection de l’époux. Trucages et intérêts.

Pour que nous puissions chanter la vie, un jour, en toute vérité, il faut, disons-le bien hautement, laisser le convenu et faire un âpre souhait : que crève le vieux monde avec son hypocrisie, sa morale, ses préjugés qui empoisonnent l’air et empêchent de respirer. Que les hommes décident tout à coup de dire ce qu’ils pensent.

Faisons un jour de l’an où l’on ne se fera pas de vœux et de souhaits mensongers, mais où, au contraire, on videra sa pensée à la face de tous.

Ce jour-là, les hommes comprendront qu’il n’est véritablement pas possible de vivre dans une pareille atmosphère de lutte et d’antagonismes.

Ils chercheront à vivre d’autre façon. Ils voudront connaître les idées, les choses et les hommes qui les empêchent de venir à plus de bonheur.

La propriété, la patrie, les dieux, l'honneur courront le risque d’être jetés à l’égout avec ceux qui vivent de ces puanteurs. Et sera universel ce souhait qui semble si méchant et qui est pourtant rempli de douceur : que crève le vieux monde !



Albert Libertad
In "L’Anarchie", 27 décembre 1906.

jeudi 17 décembre 2009

Propos des Parias

- La racaille élyséenne n'a rien trouvé de mieux à faire que de supprimer la taxe professionnelle. Encore un joli cadeau fait aux patrons et qui restera sans contrepartie pour celles et ceux qui triment, ou qui voudraient trimer...

. Dans le même temps, par contre, les bienheureux "bénéficiaires" (sic) de minimas sociaux de type RSA ne sont plus exonérés d'un impôt aussi infâme et exorbitant pour les petits revenus que la Taxe dite "d'habitation", qui frappe tout autant les miséreux que les foyers aisés. Cet impôt féodal, digne de l'impôt sur les "portes et fenêtres" de l'Ancien Régime, consiste tout bonnement à faire banquer le simple droit de vivre...sous un toit ! Ignoble. C'est vraiment du racket étatique.Même si le butin est censé revenir aux municipalités. Lesquelles nous rançonnent déjà bien avec leur répugnant stationnement payant et autres rackets légaux du même tonneau.

Juliette TYRANNICIDE


- Partout on pousse les hauts cris face aux résultats du référendum en Suisse concernant l'interdiction de construire de nouveaux minarets : 54% des voix se sont prononcées pour cette interdiction. Bien que par principe je ne puis vraiment me réjouir d'une interdiction, je ne peux que me dire que l'on peut fort bien s'accommoder du système organisant la dictature de la majorité sur la minorité, à partir du moment où cela va dans le bon sens...
Les minarets n'ont rien à foutre sur la terre d'Europe, c'est tout.
On a déjà eu assez de mal à s'affranchir de la tyrannie religieuse chrétienne après des siècles, et ce n'est pas fini... Alors ce n'est certainement pas pour accepter aujourd'hui la progression de plus en plus galopante d'une autre tyrannie religieuse, venue d'un autre continent de surcroit. Pas plus que de nouvelles églises et synagogues.

Un vieil anar de l'Oise


-Ceux qui m'ont appris à lire et à écrire
Ce bien bon savoir qu'il ne faut que je perde
M'auront fait taire longtemps pour ne pas les subir
Mais c'est avec cela que je leur dirai...merde !


St MAD



-On se plaint toujours de la publicité qui a envahi, et beaucoup plus qu’on ne le croit, non seulement les médias mais tous les panneaux d’affichages, les vêtements, les journaux merdiques, les véhicules, les fournitures scolaires, les poteaux électriques, n’importe quel support est bon.
Ceux qui se plaignent qu’elle a infesté leurs télés et postes de radios chéris ne sont pas à plaindre mais à blâmer car c’est par eux qu’elle existe et ce sont eux qui l’entretiennent. Seulement peu dénoncent, outre son arrogance, la violence verbale de la publicité qui dit que si tu n’achètes pas tel ou tel produit tu es un imbécile !
Ce message s’adresse d’ailleurs à ceux-là. A tout laisser passer, on entendra un jour un message publicitaire indiquant qu’il faille acheter tel ou tel produit au risque de se faire casser la gueule ! D’ailleurs, on peut considérer que cela se produit déjà avec le devoir civique de se montrer démocrate aujourd’hui.

Santé Bonheur Anarchie



-Ta démocratie tu te la carres ! Comme son pendant : le fascisme. Parce que dans l’idée qu’il faille léguer le pouvoir au peuple, il est toujours l’idée du Pouvoir. Voilà l’erreur ! Et comme les peuple est un ballot qui a besoin d’un ou de quelques dirigeants pour lui servir de geôlier, de papa ou de je ne sais quelle autre trouducuterie, rien d’étonnant à cela pour que des dérives aient pu voir et verront le jour à travers tout ce merdier. J’ai toujours, pour toutes ces raisons, pensé qu’il n’y avait pas plus con qu’un électeur qui, sous couvert de « souveraineté » n’est autre chose que le serviteur patenté des intérêts de ceux qui prétendront devoir le gouverner.

Santé Bonheur Anarchie

Contre le travail obligatoire





A diffuser le plus largement possible, merci.

Sur la liberté sexuelle

Ce qu'il y a de dérangeant dans la morale,
c'est que c'est toujours la morale des autres

(André Breton)



Ca bavasse et caquette, lorsqu'on est grand et que l'on se veut libérer, autour de thèmes qui demeurent tout à fait convenus. Dans les prétendus milieux dits libres, prenons par exemple, la liberté sexuelle. Il est de bon ton de fustiger ce que l'on nomme encore la fidélité. Pensez donc, ça fait partie de la panoplie ! Laquelle n'est que trop souvent une réaction pubertaire du rejet de la société de papa-maman pour établir des prétendus principes qui sont tout aussi puants parce que moralistes.

On est venu me dire une fois qu'être fidèle c'était "perpétuer les vieilles traditions bourgeoises de ce monde" ; lesquelles s'inscrivent dans la conservation de la propriété et, de la sorte, le pouvoir n'est pas près de s'écrouler. Avec de tels arguments, en effet, enveloppés dans du papier prêt-à-penser, de cette vieille morale et de la morale nouvelle, le pouvoir s'en branle, comme de juste ! Et il a bien raison.

Les petits apôtres biens fous de la liberté sexuelle du samedi soir n'associent ordinairement le fait de n'avoir de rapport sexuel avec un partenaire unique qu'à l'ennui et à la frustration. "De quoi je me mêle ?" ais-je à leur répondre. De la fidélité, ce sont eux qui en font cas comme le font ceux qui la prônent. Ce sont eux aussi ces petits juges qui indiquent ce qui est bon ou mauvais pour tous.

Si des gens peuvent se trouver frustrés par des relations sexuelles avec un partenaire unique, ce n'est pas mon affaire. Je n'ai ni à les plaindre ni à les inciter à vivre leurs rêveries secrètes en matière de sexualité. S'il en est d'autres qui ont des relations avec des partenaires multiples, de quelque sexe que ce soit, je m'en fous tout autant. Il en va de la responsabilité de chacun et de la volonté individuelle à pouvoir se réaliser.

Ceux qui associent la sexualité avec un unique partenaire nécessairement à l'ennui et à la frustration signifient qu'ils sont bien incapables de comprendre que ce qui, à première vue, ne leur convient pas, peut tout à fait bien convenir à d'autres. On voit bien là que ces piètres moralistes ne valent pas mieux que leurs adversaires sur la question des préjugés car ceux des uns valent bien ceux des autres.

Je m'accorde effectivement avec eux pour reconnaître que la possessivité, plus que la jalousie, nuit à l'équilibre et au développement
de l'individu. Mais celles et ceux qui sont affectés par de tels sentiments peuvent-ils être à leurs yeux considérés autrement que comme des esprits faibles pleurnichards et, pour tout dire, incomplets ? De même est-il toutes les démesures dans la jalousie comme dans la possessivité ?

En l'un et l'autre, se trouve le plus souvent la recherche de la relation fusionnelle qui, tôt ou tard, quoi qu'on en dise, mène au chaos. Une union amoureuse doit donc être l'addition des choses ; de ces petites choses de la vie que l'on partage (ou non) amoureusement.

Si l'on peut aisément concevoir qu'il est des individus qui savent aimer plusieurs personnes, l'on peut concevoir que d'autres ne peuvent trouver leur équilibre qu'avec une seule personne. Ceux-là même qui, avant que de s'engager dans une relation véritable, peuvent demander à ce qu'elle soit exclusive ou non. Si plus tard, l'un des constituants d'un couple donné à le désir de vivre autre chose avec d'autres partenaires alors il peut en être discuté dans le couple. Passer à l'acte et le taire peut être alors considéré comme une entrave au contrat librement formulé au départ ainsi qu'une trahison de la confiance en l'autre. Après, à chacun de voir comment les choses peuvent évoluer.

Il ne s'agit pas là de faire l'apologie du mariage mais seulement d'évoquer l'union libre de deux ou de plusieurs individus sans l'immixtion (et j'y tiens !) de l'Etat, de la religion ou d'une tierce personne. Et c'est bien parce que c'est l'affaire de deux individus (ou de trois ou de quatre) que nul ne peut ni les juger ni s'immiscer dans leurs affaires.

Alors que ceux qui condamnent et la fidélité et la jalousie se mêlent de ce qui les regarde ! A revendiquer à tort et à travers ce à quoi ils aspirent pour un monde meilleur depuis leur seule morale et qu'ils ne savent pas eux-mêmes assumer certaines fois, ils finiront peut-être par reconsidérer les choses. Le droit de vivre qu'ils proclament tant pour les autres et pour eux-mêmes surtout finira sans doute par en fatiguer plus d'un. Le droit de vivre n'est pas à légiférer mais à prendre en faisant abstraction de la notion même de droit et en passant outre à l'interdit.

Quant à ceux qui accusent ce qu'ils nomment "l'hétéronormalité" d'entretenir l'homophobie, sans doute aspirent-ils à "l'homo-normalité" ? Mais elle est implantée déjà depuis assez de temps pour pouvoir constituer un solide lobby sur lequel se bâtissent des fortunes tandis que celles et ceux qui tentent d'en suivre les chemins deviennent, pour la plupart, des véritables pantins qui s'incluent eux-mêmes dans un ghetto pour pouvoir mieux se "retrouver".

Et dedans ces ghettos, il est de ces bien étranges et tristes endroits dont tirent profit le capitalisme de toute façon et qui constituent de véritables crachoirs à foutre ou vainement on vient y chercher sinon un peu d'amour, du moins un rien de sexe... Alors oui, tout cela est bien triste. S'y retrouve qui veut mais qu'ils aient au moins la décence de se déserter les lieux où l'on doit payer pour se faire ! La sexualité qui passe par un système de tarification, c'est de la prostitution déguisée. De la prostitution organisée proprement. Quelle soit dit hétéro ou homo sexuelle. Adonnez-vous plutôt aux ébats dans la nature; dans les lieux plus ou moins sauvages avec qui vous voulez. Voilà l'une des formules de l'amour libre si l'on doit parler d'amour.

La liberté sexuelle, la liberté d'aimer qui l'on veut, je n'ai rien, mais absolument rien contre. Cela ne m'apporte ni ne me retire quoi que ce soit. Mais combien de ces défenseurs de ces libertés seraient bouleversés s'ils apprenaient que papa ou maman eux-mêmes aient pu avoir des relations extra-conjugales ? Et qui plus est de nature homosexuelles ?...

Il conviendrait d'abord de balayer devant sa porte avant de dénoncer partout le tas d'ordures qui se peut trouver sur la porte de la maison voisine ou la poussière qui s'entasse sur celle d'en face. La poussière est la même partout, la pollution des esprits et des coeurs également. On veut remplacer la morale par une nouvelle sous prétexte de libération. Donc avant que de t'empresser de libérer l'autre, libère toi toi-même. Pour ce qui me concerne, je m'en charge seul.

Dominique David
17 décembre 2009

lundi 14 décembre 2009

Max Stirner, un philosophe à (re)découvrir


Quelques citations fort pertinentes du fameux philosophe allemand Max STIRNER (1806-1856), auteur du non moins fameux "L' Unique et sa propriété".
A lire attentivement, et à méditer...



. "Dans une république tous sont maîtres, et chacun tyrannise les autres."


. "Les pauvres sont coupables de l'existence des riches."


. "Tout État est une tyrannie, que ce soit la tyrannie d'un seul ou de plusieurs."


. "La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n'est pas la liberté."


. "La République n'est qu'une monarchie absolue, car peu importe que le souverain s'appelle Prince ou peuple : l'un et l'autre sont une "Majesté"."


. "Le bonheur du peuple est mon malheur."


. "Personne n'est mon semblable, ma chair n'est pas leur chair, ni ma pensée leur pensée."


. "Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être.


. "L'Etat ne poursuit jamais qu'un but : limiter, enchaîner, assujettir l'individu, le subordonner à une généralité quelconque."


. "La révolution veut changer les institutions. La révolte consiste à refuser de se laisser gouverner par des institutions."


. "Si le communiste voit en toi un homme et un frère, ce n'est la que sa manière de voir des dimanches... Si tu étais un fainéant, il ne reconnaîtrait pas en toi l'Homme, il y verrait un homme paresseux à corriger de sa paresse et à catéchiser pour le convertir à la croyance que le travail est la destination et la vocation de l'Homme."


. "L’État est l’ennemi, le meurtrier de l’individu, l’association en est la fille et l’auxiliaire; le premier est un esprit, qui veut être adoré en esprit et en vérité, la seconde est mon oeuvre, elle est née de moi. L’État est le maître de mon esprit, il veut que je croie en lui et m’impose un credo, le credo de la légalité. Il exerce sur moi une influence morale, il règne sur mon esprit, il proscrit mon moi pour se substituer à lui comme mon vrai moi."


"Je ne me crois pas d'une essence supérieure aux autres. Je me tiens pour unique. J'ai bien quelque analogie avec les autres, mais cela n'a d'importance que pour la comparaison et la réflexion."

Max STIRNER (in "L'Unique et sa propriété", 1848)

Hans Cany, membre historique de l'AOA


Hans Cany, alias Hanns Wehrwolf, nait le 11 septembre 1972 au Mans (dpt 72), d'un père picard (Oise) né en 1919 et ancien combattant des années 1939 à 1942, et d'une mère née en 1936 qui est elle-même originaire du Nord-Pas de Calais (Lens) du côté paternel, et d'Espagne du côté maternel. Découlant de son intérêt précoce pour l'Histoire, sa conscience politique s'éveille très tôt. Enfant, il est fasciné par les tolatitarismes, qu'il s'agisse du IIIème Reich ou de l'URSS, et en 1981, dans le sillage de son père, il appelle de ses voeux l'élection de François Mitterrand et la victoire de la gauche. En 1984, il se veut fanatiquement communiste. Ses repères d'alors sont vagues et éclectiques, allant du pro-soviétisme bon teint à l'engouement pour les groupes terroristes de l'époque (Action Directe, CCC, RAF, E.T.A...), en passant par un soutien global a tout ce qui est "de gauche" extrême ou pas, avec cependant une prédilection particulière pour tout ce qui peut se réclamer du marxisme. En 1986, âgé de 14 ans, il adhère à la Jeunesse Communiste (JC), qui se veut alors la branche jeunes "autonome" de l'encore très stalinien PCF. C'est à cette époque qu'il participe à ses premières manifs, contre l'apartheid et pour la libération de Mandela, contre le projet de réforme Devaquet, etc. Il bascule dans la contre-culture punk à partir de fin 1986. Face aux premiers signes de déclin du "Bloc de l'Est", sa position se durcit, et il se tourne alors davantage vers le purisme intransigeant du communisme pro-albanais, à partir de la mi-1987. A ce stade, même les régimes soviétique et chinois sont rejetés par lui comme "révisionnistes" (déviationnistes, en jargon communiste) et impérialistes, seuls la tendance ML (Marxiste-léniniste) et le régime d'Enver Hoxha trouvent grâce à ses yeux. Finalement, Hans Cany finit par découvrir et s'intéresser au communisme libertaire, ce qui le fait rompre avec toute forme autoritaire de socialisme. De là il finit par passer assez rapidement à l'anarchisme proprement dit, et en 1989 il commence à créer de petits groupuscules anarchistes sans grande audience, avec réalisation de tracts, d'affichettes et de fanzines à la clé. Vers la même époque il s'oriente aussi vers le soutien à l'animalisme radical. Il rédige et photocopie notamment un tract signé "F.L.A", se voulant branche francophone de l'Animal Liberation Front, qui n'était alors connu qu'outre-Manche. De là datent ses premières expériences du végétarisme. Fin 1990, il découvre l'Alliance Ouvrière Anarchiste, l'AOA, grâce à un exemplaire de son bulletin "L'Anarchie", et en devient très vite un membre actif et reconnu, proche notamment de Raymond Beaulaton, de Dominique David, de Serge Ninn, etc. Hans Cany écrit alors régulièrement dans "L'Anarchie", ainsi que dans son propre bulletin autonome, "Kontestation anarchiste" (reprise d'un vieux titre de fanzine, de 1989). Ses contacts internationaux le poussent à s'intéresser aux thèses développées par les anarchistes bakouninistes américains (Floride) du RAVEN'S BANNER COLLECTIVE, et par l'"anarchisme vert" prôné outre-Manche par Richard Hunt et sa revue "Alternative Green". En 1994, les vues "nationales-libertaires" qu'il défend le conduisent à prêter attention au groupuscule Nouvelle Résistance, qui suit alors une ligne très "à gauche" : national-bolchevisme, régionalisme, écologisme radical etc. Courant 1994 Raymond Beaulaton disparait, coup dur pour l'AOA qui périclite mais se maintient encore quelque temps grâce au bulletin mensuel, qui paraîtra jusqu'en 1997. Fin 1994, séduit par les sirènes NR "de gauche" qui jouent alors à fond la carte "rouge-brune", Hans Cany rejoindra Nouvelle Résistance, au sein de laquelle il animera une tendance libertaire, régionaliste/autonomiste, syndicaliste révolutionnaire (Résistance ouvrière) et écologiste radicale (Résistance verte), jusqu'à l'auto-dissolution du mouvement à l'été 1996. De 1998 à 1999 il se retrouvera brièvement membre d'Unité Radicale, et son nom fut utilisé autoritairement par la direction pour apparaître parmi les signataires de deux appels lancés par ce groupement d'extrême droite. Hans Cany conteste la légitimité de ces signatures, car elles ont été décidées à son insu, sans accord préalable, et il s'est alors retrouvé devant le fait accompli. Il s'éloigne de cette mouvance et, au début des années 2000, il participe, conjointement avec Troy Southgate (Grande Bretagne) et Peter Töpfer (Allemagne), au développement et au lancement d'un courant National-Anarchiste international. Cette tendance s'illustre par une synthèse entre idéaux libertaires et préoccupations d'ordre identitaire, à travers le droit à l'autodétermination et le fédéralisme pour tous les individus et groupes humains. Il s'engage ensuite aux côtés d'indépendantistes flamands et bretons, puis collabore un moment aux Cercles Rébellion initiés par la publication du même nom, de tendance Socialiste Révolutionnaire Européenne. Il renforce son militantisme pro-animaux, et se réclame du végétarisme radical, proche de la mouvance vegan. Il est partisan d'une Grande Belgique conforme à ses limites naturelles originelles, comprises entre Seine et Rhin (englobant donc Picardie et Nord-Pas de Calais). En 2009, ne se reconnaissant pas dans le discours de beaucoup de ceux qui se réclament aujourd'hui du National-Anarchisme de par le monde, il décide finalement de défendre ses propres idées à travers le lien de l'AOA, dont il reprend le flambeau sous le nom d' Alliance Oppositionnelle Anarchiste, conjointementent avec Dominique David.

Fascisme étatique, réalité actuelle

L'origine du fascisme, né en Italie, est liée à une psychose qui atteint la quasi totalité des politiciens aspirant au pouvoir. Mussolini n'est pas une exception. Les volte-faces des politiciens et, en particulier, de ceux qui se réclament du "socialisme", ne peuvent plus se compter.
C'est ainsi que, depuis 1920, toutes les atteintes aux libertés furent qualifiées de fascisme.
En évoquant cela, il est inutile d'expliquer que les méthodes fascistes sont, surtout depuis la fin de la seconde guerre mondiale, employées précisément par ceux qui se targuent de combattre le fascisme. Les méthodes fascistes s'inscrivent automatiquement comme l'élément normal dans le maintien du système hiérarchique et l'inévitable processus du pouvoir étatique. En France, il ne faut pas oublier que c'est en achetant le Parti Socialiste que l'homme décoré de la Francisque sous le n°2202 en prêtant serment à Pétain est devenu le chef (duce ?) de l'Etat.
Aujourd'hui en France, les méthodes fascistes se sont, certes, affinées, sans pour cela en être moins dangereuses.
De la loi Pleven de 1972 à la loi Gayssot de 1990, les atteintes à la liberté d'expression avancent à pas de géant. Aujourd'hui, le pouvoir a institué une idéologie officielle, et malheur à qui s'écarte du chemin. On va même jusqu'à rééditer des livres en escamottant les passages qui ne plaisent pas aux inquisiteurs. C'est le cas pour le "Dictionnaire philosophique" de Voltaire, où vingt-quatre pages parlant de la religion juive ont disparu, censurée par une diaspora religieuse qui écrase le monde.
On s'en prend aussi à beaucoup d'autres livres, dont ceux de Céline par exemple.
J'ai entendu, l'autre jour, un petit con qui présentait un jeu à la télé. Parlant de Céline, il envoya cette éructation : "Céline, plutôt facho...!". En fait de facho, pauvre mec, tu devrais te regarder dans une glace, toi et tous les censeurs de la TV !
Combien sont-ils, en France, ceux qui sont poursuivis pour délit d'opinion ? Ce n'est pas du fascisme, ça ?!?...
Eh oui ! J'ai lutté aux côtés des camarades italiens contre le fascisme de Mussolini, aux côtés des camarades espagnols contre le fascisme de Franco, dans la Résistance contre le fascisme de l'occupant hitlérien, et aujourd'hui contre le fascisme hiérarchico-religieux qui affame le monde.
Eh oui ! L'anarchie est contre toutes les lois et particulièrement contre cette loi infâme dite "loi Gayssot", résurgence du fascisme qui bafoue le combat de tous les résistants.
Aujourd'hui, des dizaines d'individus de toutes couleurs politiques sont poursuivis, condamnés, emprisonnés, simplement pour ce qu'ils ont dit ou écrit. Et ça se passe en France, là où les lâches ont peur du débat public.
C'est ça, le fascisme !
C'est cela que nous combattrons toujours.


Raymond BEAULATON
(in "L'Anarchie" n°206, janvier 1994)

dimanche 13 décembre 2009

Proudhon n'était pas con


Même sans l'avoir lu, on sait généralement que Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865) était un philosophe, un économiste, et un théoricien du fédéralisme et du socialisme (libertaires). C'est d'ailleurs le seul penseur socialiste non marxiste dont l'oeuvre écrite égale, de par son importance et son abondance, celle de Marx.
Mais beaucoup de ceux qui le citent voire s'en réclament "omettent" volontairement, parce que ça les arrange, de rappeler cette vérité première : Proudhon était anarchiste.
Il est même le tout premier à s'être clairement défini comme tel, et à avoir employé le mot pour qualifier ses idées.
Voici juste, en guise d'illustration, deux petites citations assez savoureuses de Proudhon.

Tout d'abord son fameux dialogue fictif, par lequel il s'était présenté :


"-Vous êtes républicain ?

-Républicain, oui ; mais ce mot ne précise rien. Res publica, c’est la chose publique ; or quiconque veut la chose publique, sous quelque forme de gouvernement que ce soit, peut se dire républicain. Les rois aussi sont républicains.

- Eh bien! vous êtes démocrate ?

-Non.

-Quoi! vous seriez monarchiste ?

-Dieu m’en garde.

-Vous êtes donc aristocrate ?

-Point du tout.

-Vous voulez un gouvernement mixte ?

-Encore moins.

-Qu’êtes vous donc ?

-Je suis anarchiste. »





Et à présent cet autre passage, particulièrement corrosif :


«Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est sous prétexte d'utilité publique et au nom de l'intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !»

Monsieur Proudhon, merci du fond du coeur d'avoir su , déjà à votre époque, exprimer de façon aussi brillante que concise ce que nous maintenons et proclamons aujourd'hui !

vendredi 11 décembre 2009

A l'origine du A cerclé




LE SAVIEZ VOUS ?...


C'est un camarade du nom de Georges Crinière qui a créé le fameux "A" cerclé comme symbole de l'AOA en 1957 : comme le montre notre logo resté inchangé depuis longtemps, il symbolise en effet, à l'origine, les lettres A, O, et A. L'AOA est donc le tout premier groupe anarchiste a avoir adopté le "A" cerclé comme emblème ! Ce dernier fut, par la suite, adopté par l'ensemble des anarchistes dans le monde entier. L'AOA revendique en effet la paternité de l'utilisation de ce symbole aujourd'hui galvaudé qu'est le A cerclé comme symbole d'une association libre et volontaire d'anarchistes.


Benoît XVI, le clown blanc : il ne fait rire que lui-même


Non il ne nous fait pas rire, pas plus que les milliers d'illuminés qui se précipitent naïvement, à l'occasion de chacun de ses voyages à X millions, pour venir admirer le vieil escroc... Tous ces moutons -le font-il exprès, ou est-ce maladif ?- n'ont toujours pas réalisé l'ampleur de la gigantesque supercherie qui se perpétue depuis maintenant plus de 2000 ans. Le "gentil" petit pape et sa morale chrétienne exercent toujours une influence considérable sur les esprits les plus faibles et sur les personnalités les plus vulnérables. Le conservatisme puant et réactionnaire qu'ils véhiculent fait bien le jeu du système autoritaire et des vieux principes moyen-âgeux. Est-il besoin de rappeler, entre autres, les condamnations criminelles de la contraception, du droit à l'I.V.G., de l'homosexualité, du plaisir charnel, de l'athéisme, de l'agnosticisme, du paganisme, bref de tout ce qui peut élever l'individu dans sa recherche du bonheur et de la Liberté ?... Ne nous y trompons pas : sous ses allures "magnanimes" et "pacifiques", le pape des catholiques est à ranger dans le même sac que Khomeiny et toutes les autres immondices religieuses, que celles-ci soient chrétiennes, musulmanes, juives, ou qu'elles s'apparentent à d'obscures "sectes" ou autres sociétés secrètes. Ces dernières poussant même parfois le vice jusqu'à se présenter comme "laïques" !... La religion nie l'individu, et ne génère que haine, soumission, oppression, ignorance et souffrance. Intensifions donc la propagande antireligieuse, et désabrutissons les esprits !



Hans CANY

(Première mouture de ce texte parue en 1989 dans "Kontestation anarchiste" N° 1, puis dans "L'Anarchie" N° 205, décembre 1993. Concernant la présente version, j'ai bien entendu remplacé le nom de Jean-Paul II par celui de Benoît XVI, dans un souci de réactualisation.)



Le judaïsme, consécration de la hiérarchie




Au commencement, la hiérarchie (du grec hieros, sacré, et arkhia, commandement) est un terme de religion qui désigne, sous l'appellation de hiérarchie céleste, l'échelle de subordination des anges que le dieu juif a divisés en trois ordres et trois choeurs. Puis, sous la dénomination de hiérarchie ecclésiastique, les différents degrés de commandement et d'obéissance de l'ensemble du clergé judéo-chrétien. Directement inspiré de ce modèle, et, passant du sacré au profane, la hiérarchie sociale, de nouveau sacralisée en la personne des rois, instaure à son tour la chaîne infernale des maillons de subordination, dans laquelle chaque chaînon est déclaré supérieur au chaînon suivant. Telle est, déjà, la structure imposée par Moïse après qu'il fut descendu du sommet du mont Sinaï, avec, sous chaque bras, une des deux tables de pierre gravées par lui et sur lesquelles, au son de plus en plus retentissant d'un cor particulièrement strident, et dans une fantastique mise en scène de flammes immenses et de lourdes fumées noires issues d'une gigantesque fournaise, Yaweh venait de graver de ses doigts de feu, tandis que toute la montagne tremblait, les fameux dix Commandements qui servirent de prélude aux 248 obligations et aux 365 interdictions de la Torah, code du nouvel ordre moral mosaïque. Que Moïse, dont on ne sait toujours pas exactement à quelle époque pharaonique il vécut, ait été tout simplement inventé par son biographe (comme le soupçonne Voltaire qui, à propos de cette incroyable lacune, observe que "Quand on veut tromper, il faut savoir mieux tromper"), n'empêcha malheureusement pas le dieu unique -quoique tout pareillement inventé- de prendre dans le monde moderne la place qu'occupaient les dieux dans le monde ancien. Avec cette différence, toutefois, que les dieux du polythéisme aryen, personnifications des forces de la nature, étaient bien plus proches des hommes que le dieu distant et lointain, despotique et totalitaire d'Israël. Yaweh, Moïse, la Torah, c'est, pour le peuple juif et d'entrée de jeu, la règle de conduite dictée d'en haut. Les Gaulois, qui ne craignaient qu'une chose, c'est que le ciel leur tombât sur la tête, pressentaient-ils que le ciel juif allait nous choir ainsi dessus, écrasant le monde païen pour ne laisser, ça et là, que les ruines des temples et les statues mutilées des divinités mortes ? Que Yaweh et -probablement- Moïse aient été des créations purement imaginaires, comme l'étaient entre autres Apollon, jupiter, Diane, Vénus, Mars ou Minerve, n'enlêve rien à l'efficacité de leur être, lequel se passa aisément du formalisme existentiel pour modifier la face du monde. Dieu, le Pape, le Roi. Autrement dit, Dieu, l'Eglise et l'Etat. Tel est l'ordre hiérarchique que nous subissons, issu de la Bible, même si le chef de l'Etat ne reçoit plus, comme le roi Charles VII, le sacre de Reims, ou, comme Napoléon, celui de Paris des mains du pape. Que ce dieu soit Yaweh ou l'un de ses avatars : le Père éternel, Allah, le Messie, ou le Grand Architecte de l'Univers; que l'église soit la synagogue, la mosquée ou la Loge; que le roi soit empereur, président de la république ou chef de parti, tel est l'ordre auquel nous sommes tous assujettis dans les diverses ramifications de notre société moderne, de l'enfance à la fin de nos vies. Et c'est ici qu'une observation primordiale s'impose. Elle est que, sous peine de partie perdue d'avance ou de partie nulle, il ne sert absolument à rien de se battre avec des armes identiques, une organisation semblable et un ordre de bataille semblable à ceux de l'adversaire. Il est en effet remarquable de devoir constater que, si toutes les tentatives plus ou moins révolutionnaires de renverser l'ordre social établi ont échoué, la raison en était que ces tentatives, aussi bien dans la Révolution française que dans la Révolution russe, apportaient dans l'établissement de l'ordre nouveau les mêmes tares que l'ordre ancien. Parce que l'on n'avait pas su briser la colonne vertébrale de ce chien à trois têtes, de ce nouveau Cerbère, gardien des enfers hiérarchiques, que constituent Dieu, l'Eglise et l'Etat. Remplacer, en France à la fin du XVIIIème siècle, Dieu par la déesse Raison; opposer les prêtres assermentés à la Constitution aux prêtres réfractaires; troquer le roi Louis XVI contre Robespierre ou Bonaparte, n'aura finalement abouti qu'à Louis XVIII. Et remplacer, en Russie au XXème siècle, Dieu par ce nouveau Messie que l'on nomme Prolétariat; l'Eglise par le Parti communiste, et le tsar par Lénine ou Staline, n'aura été en fin de compte, en gare de Leningrad, qu'entreprendre un voyage de Saint-Petersbourg à Saint-Petersbourg... Il y aura toujours des Moïse, comme Karl Marx ou comme Adolf Hitler, respectivement rédacteurs de ces Torah que sont Le Capital et Mein Kampf, pour conduire des peuples vers la "Terre promise", et de nombreux bergers pour rassembler les moutons vers le soleil levant de nouveaux évangiles. Quant aux peuples que l'on a ainsi bernés, disons et répétons-leur qu'il n'y a pas de peuple supérieur aux autres peuples. Pas plus le "peuple de gauche" que celui "de droite". Pas davantage le peuple allemand que le peuple juif. Et pas davantage, non plus, le peuple juif que les autres peuples, même palestinien. Se refuser d'appartenir au troupeau bêlant, ne vouloir être ni mouton ni berger, mais homme libre parmi les hommes libres, c'est déjà le commencement de l'anarchie : la seule arme, la seule forme d' "organisation", le seul ordre et la seule voie possibles face à cette forme de servage, inspiré du despotisme oriental, où chaque maître, chaque petit chef est, comme dans une caserne, l'esclave d'un autre maître, l'esclave d'un autre petit chef. Ni Dieu, ni maître ! Il n'y a pas de Commandement sacré, ni de Dieu, ni d'Eglise, ni d'Etat sacrés.

Serge NINN
(in "L'Anarchie" N° 204, novembre 1993)

Raymond BEAULATON, membre fondateur de l'AOA



Petite fiche de présentation du camarade et ami Raymond Beaulaton, l'un des membres fondateurs de l'AOA. Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de cet ouvrier anarchiste et de son activisme opiniâtre.



BEAULATON Raymond

« SOURIANT » (pseudonyme)


Né le 12 octobre 1912 à Argences (Calvados) - mort en 1994

Ouvrier ajusteur - CGT - FA - CNT-F (FTR) - AOA - Paris 18 & Le Mans (Sarthe)


Fils et petit-fils de militants socialistes, Raymond Beaulaton fréquenta dès l’âge de huit ans les Amis de l’Enfance ouvrière, puis le groupe des amis de La Patrie Humaine. Ouvrier ajusteur, il adhéra au mouvement syndical en 1937 et participa aux activités de soutien à la Révolution espagnole. Il fonda le 12 juillet 1940 un des premiers groupes de résistance antinazi de l’ouest qui éditait des tracts antifascistes et aidait à l’évasion de prisonniers (politiques et de guerre). Pendant cette période il était agent d’assurances et militait à la CGT clandestine, et à travers plusieurs réseaux (Libération Nord en 1941, CND Castille en 1942) participait à des actions de Résistance. A la libération Raymond Beaulaton "Souriant" militait à la minorité anarcho-syndicaliste de la CGT dont il était exclu pour indiscipline après être entré à la SNCF en février 1945. Il participait à la même époque à la constitution du groupe de Chateau-du-Loir de la Fédération Anarchiste dont faisaient également partie Henri Bagatskoff et Jean Boyer. En juillet 1947 il était muté à Paris où il demeurait 4 rue de la Providence (Paris 18 ), et fut un des fondateurs de la Confédération nationale du travail (CNT) en 1947. Il assurait le secrétariat général de la Fédération des Travailleurs du Rail (FTR) et de l’Internationale des Travailleurs du Rail. Délégué du syndicat du rail de la Région parisienne (Paris Austerlitz, Paris ouest rive droite, Vitry, Persan Beaumont, La Chapelle et Paris ouest rive gauche) les 24-26 septembre 1948 au 2° Congrès de la CNTF à Toulouse, il a été également délégué au 2° Congrès de la FTR qui s’est tenu le 28 septembre 1948 à Toulouse, où, bien que démissionnaire de la Commission administrative, il avait été rééélu à la nouvelle commission de trente membres. Membre du Comité national de la FTR, il était élu secrétaire général de la FTR en octobre 1948 : le bureau était alors composé de Roger et Jean Lavigne, Daniel Busset, Fernand Robert, Henri Pillerault et Julien Mercereau. Il assurait également le secrétariat du syndicat FTR de Paris Ouest Rive droite et collaborait régulièrement aux divers bulletins cheminots de la CNT : Cri Du Cheminot (au moins 11 n° de 1947 à avril 1949), suivi par Rail CNT (au moins 2 n° en 1949)et une série du Rail enchaîné (au moins 14 n° entre décembre 1944 et 1952). En 1951 il était facteur à la gare du Mans-Triage et était un des responsables du bulletin Le Rail Enchainé ainsi que le secrétaire du groupe du Mans de la FA. Lors d’un Comité confédéral le 29 janvier 1950 Beaulaton était exclu de la CNT avec les autres responsables de la FTR - Fernand Robert, Pillerault et Regnault pour ne avoir respecté la décision du congrès confédéral de ne plus participer au Cartel d’action d’unité syndicaliste. Beaucoup de militants de la FTR suivaient alors leurs responsables qui fondaient ultérieurement l’Alliance syndicale des cheminots anarchistes (ASCA) avec pour organe Le Rail enchaîné (n°1, avril 1953 à n°11, juin 1954).Ils étaient alors appuyés dans leur démarche par des regroupements analogues : l’Alliance anarchiste des PTT et l’Alliance syndicale anarchiste de la RATP. Membre de la Fédération anarchiste (quai de Valmy) depuis la reconstitution en 1944, Raymond Beaulaton appartenait au regroupement l’Entente anarchiste, créée en juin 1952, il avait participé avec sa compagne au congrès de refondation de la Fédération Anarchiste tenu les 25-27 décembre 1953 à la salle de la rue Mercadet (congrès faisant suite à la prise de contrôle de l’ancienne FA devenue FCL par Georges Fontenis). Il demeurait à cette époque 51 rue de Ruandin au Mans. En 1956 il était le secrétaire aux relations intérieures de la FA du Comité de relations dont la secrétaire était alors Pierette Martinez et le trésorier Clément Fournier. R. Beaulaton fut, le 25 novembre 1956 à Bruxelles, un des créateurs de l’Alliance Ouvrière Anarchiste (AOA), expression de langue française du Mouvement Anarchiste Mondial (M.A.M), se voulant un " instrument de liaison, d’information et de coordination (...) des individualités et des groupes locaux, régionaux et affinitaires qui gardent leur complète liberté d’action et une autonomie complète ". L'AOA est constituée par d'ex-membres scissionnistes de la FA et de la CNT. Entre 1955 et 1967 des militants de l’AOA publieront une vingtaine de numéros d’une nouvelle série du Rail enchaîné. A partir des années 1980, le bulletin de l’AOA, L’Anarchie, a pris parti de façon intensive en faveur de la liberté d'expression et de débat pour les historiens révisionnistes, d'où un ostracisme et une diabolisation entretenus par les ennemis de l'Alliance. Raymond Beaulaton s'occupe de la réalisation régulière et de la diffusion de "L'Anarchie", et s'entoure de multiples compagnons, comme Didier Pomarès, Serge Ninn, Hans Cany, Dominique David, etc.

Raymond Beaulaton décède en 1994. L'AOA continuera de vivre et de publier son bulletin jusqu'en 1997, puis renaîtra de ses cendres sous le nom réactualisé d'Alliance Oppositionnelle Anarchiste en mars 2009.


AOA : questions fréquemment posées (FAQ)



1. L' ANARCHIE, QU'EST-CE QUE C'EST ? CELA SE RAPPORTE-T-IL AU CHAOS, A LA VIOLENCE ET A LA CONFUSION ?

ANARCHIE : Absence de gouvernement. Refus et rejet de toute hiérarchie. Reniement, mépris de l'autorité et de l'envahissement basés sur la force et la coercition. Condition d'une société régulée par l'acceptation volontaire et l'entraide plutôt que sur l'autorité et la contrainte.

ANARCHISME : La philosophie d'un nouvel ordre social basé sur une liberté non-restreinte par des lois créées par l'homme. Théorie selon laquelle toute forme de gouvernement repose sur la violence, et est par conséquent tout aussi erronée que néfaste et inutile. L'anarchisme implique l'adhésion aux principes fondamentaux de la démocratie directe, de l'autogestion, et de l'autodétermination.

ANARCHISTE : Un(e) adepte de l'anarchisme. Celui ou celle qui s'oppose à toute forme d'autorité envahissante et coercitive, à toute forme d'Etat-Nation, à toute forme de hiérarchie. Un partisan de l'Anarchie, ou absence de gouvernement, en tant qu'idéal de liberté politique et d'harmonie sociale. Quiconque nie l'autorité et la combat est anarchiste.


Donc, l'Anarchie implique-t-elle "le chaos", "la confusion", "la violence", ou "la loi du plus fort" ?...Certainement pas, bien au contraire ! La HIERARCHIE, c'est le DESORDRE dans la contrainte. L'ANARCHIE, c'est l'ORDRE dans la Liberté. L'ANARCHIE EST LA PLUS HAUTE EXPRESSION DE L'ORDRE ! Le chaos, par contre, peut être un moyen comme un autre de saboter la « Machine » pour mieux parvenir à nos fins. Nous autres, anarchistes, pensons tout simplement que la meilleure forme de gouvernement, c'est sa suppression. Lorsqu'ils exercent une quelconque autorité sur autrui, les gens honnêtes se révèlent tout aussi incapables que les gens malhonnêtes se révèlent nuisibles. Montesquieu n'avait certainement pas tort lorsqu'il affirmait, déjà, que « le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument » !




2. SERIEZ-VOUS DONC DES « ANARCHISTES DE DROITE » ?

Ce terme d' « anarchisme de droite » est en lui-même absurde. N'en déplaise à certains, il n'existe pas et ne peut exister d'anarchisme « de droite », pour la bonne et simple raison que l'anarchisme n'est pas et n'a jamais été parlementariste, et ne peut donc trouver sa place dans aucun hémicycle. Les anars de l'AOA ne sont pas plus « de droite » que « de gauche ». Et l'Anarchie n' a pas à être « à gauche » (du Système) ni « à droite » (du Système) : elle se situe EN-DEHORS ET EN-FACE ! Nous sommes des en-dehors, tout simplement. En agissant ainsi, les abrutis hostiles qui voudraient à tout prix nous coller de telles étiquettes trahissent eux-mêmes leur vraie nature de droitards (s'ils nous classent « à gauche ») ou de gauchards (s'ils nous classent « à droite »).



3. LE BULLETIN DE L'AOA ("L'ANARCHIE") ETAIT-IL BIEN DIFFUSE ET LU ? AVAIT-IL UN IMPACT SUR LE MILIEU ANAR/LIBERTAIRE ?

"L'ANARCHIE" était un bulletin mensuel photocopié, 2 à 3 feuilles A4 recto-verso, bien remplies car rédigées en petits caractères. On l'envoyait régulièrement à environ 300 ou 400 personnes, et chacun était invité à le photocopier pour en diffuser des copies à son tour, s'il le souhaitait/pouvait. 1 seul exemplaire pouvait dès lors être multiplié par 5, 10, ou 100. Ce qui fait qu'au final, il est difficile d'évaluer la diffusion totale, cela dépendait un peu de chaque numéro et du bon vouloir de ceux qui le recevaient... Il est clair que nous n'avions de ce fait pas un tirage énorme, mais ça ne passait pas inaperçu pour autant. Le milieu anar/libertaire dans son ensemble nous accordait une certaine attention, puisque nous avions très souvent des "retours" : soit des articles et des encarts très hostiles publiés régulièrement dans leur presse et leurs fanzines pour nous vilipender, soit, dans le "meilleur" des cas, des gens qui nous écrivaient pour polémiquer longuement... Bref, nous étions -et sommes toujours !- pour eux des parias, notamment à cause de notre virulente opposition à toute idée de structure organisée, de notre rejet de tout collectivisme, et de notre dénonciation du noyautage franc-mac des organisations existantes. Et aussi, bien sûr, à cause de notre prise de position en faveur de la liberté d'expression pour les révisionnistes... De ce fait, il existait (et il va de nouveau exister) une sorte de "conspiration du silence" de leur part, histoire de ne pas faire de "pub" à l' AOA qui les défrise tant... Nous sommes leurs "dissidents", l'AOA étant une scission née de leurs rangs, il ne faut pas l'oublier.



4. ÊTES-VOUS ANTISEMITES ? ET QUELLE EST VOTRE POSITION EN MATIERE RELIGIEUSE ?

Beaucoup de figures historiques de l'anarchisme sont aujourd'hui stigmatisées par les tenants du politiquement correct, sous prétexte qu'ils défendaient des positions et tenaient des propos prétendument « antisémites » : Proudhon, Bakounine, Emile Pouget, Makhno, Fourier, ou même des socialistes révolutionnaires comme Blanqui, etc. C'est oublier bien vite que leur « antisémitisme » n'en était en fait pas véritablement un, puisqu'il était à fondements sociaux et religieux, et non raciaux. On est ici très loin d'un délire racialiste à la Hitler ! Les anarchistes intégralistes, pour leur part, ne font en tout cas pas profession d'antisémitisme, puisqu'ils réduisent la « question juive » à un problème RELIGIEUX. Les juifs et autres israélites sont tout simplement ceux qui professent la religion juive, rien de plus. Il n'existe pas de type racial spécifiquement juif. Il existe certes des juifs d'ethnies sémitiques, mais aussi des juifs européens/blancs, noirs/africains, etc etc. Il existe même des juifs japonais ! En revanche, nous n'admettons pas qu'on interdise d'attaquer le Judaïsme en tant que religion, sous peine de se voir aussitôt taxés d' « antisémitisme ». Pas plus qu'on interdise toute critique du sionisme (= nationalisme juif pro-israélien) sous peine d'encourir le même type de condamnation de la part des bonnes consciences de service ou d'individus moins bien intentionnés... Notre anarchisme entend rejeter et combattre le Judaïsme exactement au même titre qu'il rejette et combat les autres religions dites « révélées », ou « Religions du Livre » : Christianisme et Islam. Pour les anarchistes que rassemble l'AOA, les trois Religions du Désert (Christianisme-Judaïsme-Islam) ne constituent qu'une seule et même hydre à trois têtes que nous n'hésitons pas à qualifier d' Ennemi millénaire. On ne peut combattre efficacement l'une de ces trois têtes tout en ménageant les autres, et nous réclamons pour tous les incroyants, pour tous ceux qui rejettent l'emprise pernicieuse de ces trois sectes monolâtres et de leurs superstitions mortifères, le droit au blasphème ! Ceci étant, il est bien évident qu'à nos yeux, une personne « d'origine juive » qui n'adhère pas ou plus aux dogmes de la religion mosaïque cesse par là-même d'être juive : aucun facteur d'essence raciale ou biologisante n'intervient dans notre refus du judéo-christianisme, et les apostats de tous horizons ne nous posent aucun problème, bien au contraire, même. Précisons enfin que notre combat contre les grandes religions dites « révélées » ne vise en aucun cas les croyants en tant qu'individus, mais l'objet de leurs croyances, ainsi que leurs institutions cléricales.



5. MAIS VOUS SOUTENEZ DES NEGATIONNISTES, DES ANTISEMITES ?!

Il y a certes des révisionnistes qui n'ont pour motivations principales que l'antisémitisme et/ou la réhabilitation du IIIème Reich, mais c'est très loin d'être le cas pour tous. Heureusement d'ailleurs... En outre, insistons juste sur le fait qu'il s'agit avant tout, pour l'AOA, de défendre la liberté de recherche et de parole pour les révisionnistes, pas nécéssairement le révisionnisme en lui-même, nuance !... Seuls de fort curieux "anarchistes" peuvent ne pas s'opposer à l' INTERDICTION de cette liberté de parole et de recherche. L'AOA n'a pas vocation à être une organisation révisionniste, loin s'en faut. Elle réclame juste l'arrêt des persécutions qui frappent les victimes de l'odieuse loi Fabius-Gayssot, et l'ouverture de débats publics libres entre partisans et adversaires du révisionnisme historique.



6. VOUS SOUS-ENTENDEZ QUE L'AOA EST LE SEUL VERITABLE RESEAU ANARCHISTE EN FRANCE, ET QUE TOUS LES AUTRES SONT DES IMPOSTEURS ?!...

Citons la présentation de l'AOA :

"Née en 1956 d'une scission de la FA (Fédération Anarchiste) et de la CNT, l' AOA N'EST PAS UNE ORGANISATION. L'AOA étant une association permanente d'individus et d'esprits libres, elle se refuse catégoriquement à "organiser", ce qui reviendrait à réglementer une idée commune de la liberté, et à enfermer l'anarchisme dans des dogmes figés et uniformisants. Notre formule d'association par la LIBRE ENTENTE, résiliable à la volonté de chacun(e), sans cartes, sans adhésion bureaucratique, sans hiérarchie, sans "dirigeants" ni cotisations imposées, est la seule formule qui soit acceptable pour l'anarchiste authentique, la seule qui permette une réalisation collective basée sur l'acceptation volontaire et la conscience individuelle. "

Nous sommes en effet les seuls, en France, à fonctionner de cette façon. L'AOA passe pour un petit groupement sectaire et "extrémiste", car effectivement, nous nous réclamons d'un anarchisme intégraliste, et nous sommes probablement le dernier reliquat du mouvement anar tel qu'il existait en France du XIXème siècle jusqu'au début de la seconde guerre mondiale. C'est surtout après le début des années 1950 que, selon nous, le mouvement anar s'est facheusement dénaturé... Précisons cependant que notre vive animosité envers les diverses organisations existantes ne vise pas la totalité de leurs membres en tant qu'individus. Certains sont sincères et sont des anars tout à fait valables, même si nous considérons qu'ils se trompent en restant dans ces organisations. Il y a chez eux des sales cons et des gens bien, comme partout. Donc non, ce ne sont pas tous des imposteurs, mais leurs structures organisationnelles et leurs crypto-hiérarchies, elles, le sont.



7. ETES-VOUS PLUTÔT DE TENDANCE ANARCHISTE INDIVIDUALISTE OU SOCIALISTE LIBERTAIRE ?

Nous sommes...les deux !!! Plus exactement, certains d'entre nous sont plus l'un que l'autre, tandis que certains autres encore opèrent une sorte de synthèse entre les deux tendances. L'être humain est à la fois le plus individuel et le plus social de tous les animaux. Nous pensons de ce fait que la synthèse entre individualisme et socialisme libertaire est non seulement souhaitable, mais indispensable. De manière générale, nous considérons que l'individualisme constitue le volet philosophique de l'anarchisme, et que le socialisme anti-autoritaire en constitue le volet « pratique ». Equilibrées judicieusement, ces deux tendances peuvent fort bien s'accorder, et se complètent de façon harmonieuse, chacune constituant, en outre, une sorte de « garde-fou » préservant des excès éventuels de l'autre.



8. L'AOA EST-ELLE LIEE AU GROUPE QUI PUBLIAIT "L'HOMME LIBRE, FILS DE LA TERRE" ?

Tout à fait, puisque "L'HOMME LIBRE", publication du Cercle d'Etudes Psychologiques (C.E.P), était animé par le vieux camarade Marcel RENOULET, lui-même un des membres fondateurs de l'AOA. Cela dit, "L'HOMME LIBRE" n'est pas une publication de l'AOA stricto sensu. C'est un journal de libre expression et orienté philo, avec certes une très forte prédilection pour l'individualisme, mais dans lequel on trouve des auteurs de tendances très diverses et venant de tous horizons ("idéologiques"). Y écrivent donc pêle-mêle des "acrates"/libertaires individualistes, des nihilistes, des nietzschéens, des traditionnalistes, des pacifistes, des hygiénistes, des gens issus de milieux "nationalistes", etc etc. Robert Dun, par exemple, a beaucoup écrit dans "L'HOMME LIBRE". Parmi les références philosophiques chères à l'ensemble de ces contributeurs très divers, on peut citer notamment Nietzsche, Max Stirner, Han Ryner, Simone Weil, Krishnamurti, Hem Day, et beaucoup d'autres.



9. ENCOURAGEZ-VOUS LES GENS A COMMETTRE DES ACTES ILLEGAUX OU DES ACTES DE TERRORISME ?

Non. En règle générale, le prix à payer pour des actes illégaux dépasse de très loin les bénéfices qu'on peut en tirer. Les forces de la Loi, particulièrement dans le monde occidental, sont vigilantes et disposent de moyens technologiques terrifiants. Si quelqu'un vous suggère de commettre des actes illégaux, il y a de fortes chances pour que cette personne soit un idiot, par conséquent dangereux, ou bien un agent provocateur, un ennemi essayant délibérément de vous causer des problèmes. Par conséquent et très explicitement, nous n'encourageons personne à commettre des actes illégaux ou des actes de terrorisme.



10. COMMENT ENTENDEZ VOUS ATTEINDRE VOS OBJECTIFS ?

Nous ne sommes ni des fatalistes résignés, ni des utopistes béats. Nous ne nous faisons aucune illusion quant à la possibilité éventuelle d'appliquer concrètement nos idées dans le contexte politique et social actuel. Il est bien évident que toute tentative en ce sens, dans le contexte des Etats-Nations tout-puissants, serait irrémédiablement vouée à l'échec, et exposerait ses instigateurs à une répression très dure de la part des tenants de l'autorité et de l'étatisme. De surcroit, nous ne sommes pas des révolutionnaires, car nous ne croyons ni aux vertus, ni aux chances de réussite positive de la révolution violente. L'humanité, en grande majorité, est beaucoup trop aliénée à l'heure actuelle pour se comporter de manière responsable en s'affranchissant de toute tyrannie autoritaire, et toutes les révolutions qui se sont produites de par le monde au cours de l'Histoire, quelle que soit leur tendance, ont toujours fini par accoucher de résultats dégénérés et/ou d'essence criminelle. Ou alors, quand elles furent vraiment bien inspirées, elles finirent hélas de façon négative (1848, la Commune de 1871, etc). Nous ne croyons aucunement aux bienfaits supposés de ce type de révolutions. Nous préférons laisser ce type d'illusions à tous ceux qui rêvent encore d'un "Grand Soir". Comme le disait avec raison Max Stirner : « La révolution veut changer les institutions. La révolte consiste à refuser de se laisser gouverner par des institutions ». Oui, en effet, les anarchistes de l'AOA ne sont pas des révolutionnaires, mais des révoltés. La seule forme de révolution en laquelle nous croyons et pour laquelle nous nous battrons toujours, c'est la REVOLUTION DES ESPRITS. Le plus important, à l'heure actuelle, est d'une part de diffuser inlassablement la propagande anarchiste, de façon à éveiller les individus et à les inciter à s'élever contre toute tyrannie autoritaire/hiérarchique/étatique. Tout ce qui contribue, même de façon modeste, à l'affaiblissement du centralisme et des institutions autoritaires est à notre sens potentiellement positif, et participe à la progression de nos idéaux. Détruire de l'intérieur, et créer à partir de rien : telle est l'essence profonde de notre tactique !



11. OK, J'APPRECIE VOS IDEES. MAINTENANT, COMMENT PUIS-JE ADHERER ?

Vous ne pouvez pas "adhérer". Il n'y a pas d' "organisation" à laquelle vous pourriez adhérer. Et il y a de très bonnes raisons à cela. Premièrement, les organisations, même lorsqu'elles se proclament "anarchistes" ou "libertaires", impliquent l'imposition d'une idée commune de la liberté, et tendent même à recréer certaines formes de hiérarchie... Et ceci est hautement incompatible avec les idéaux anarchistes, la hiérarchie étant l'exacte antithèse de l'Anarchie ! Les organisations qui disposent d'une quelconque autorité centrale, même lorsqu'elles se prétendent "anti-autoritaires", sont toujours très suspectes. La seule formule acceptable pour un authentique anarchiste, c'est l'association libre et volontaire, basée sur la libre entente entre individus et sur le principe fédératif des réseaux indépendants. Deuxièmement, trop de gens semblent croire qu'ils se rendent utiles juste en adhérant à une organisation, et ensuite s'assoient dans un coin en attendant que quelque chose se passe. Notre opinion est qu'une telle démarche est inutile. Si vous voulez sérieusement faire quelque chose, alors allez-y et faîtes-le de vous-mêmes au lieu d'attendre que d'autres viennent vous tenir la main. Si vous ne souhaitez pas agir sérieusement , alors pourquoi venir nous ennuyer et nous faire perdre notre temps ? Nous encourageons un esprit de "loup solitaire", d'activisme individuel. Vous trouverez des suggestions de ce que vous pouvez éventuellement faire ci-dessous, et dans les autres textes en ligne sur ce site. Bien entendu, l'information en réseau entre anarchistes est une chose très importante. Cependant, elle ne doit pas se substituer à l'esprit d'activisme individuel qui, à ce stade, est la seule façon d'obtenir des résultats concrets. Pris séparément de tout le reste, cet aspect nous rend très peu attractifs aux yeux des révolutionnaires de salon, qui encombrent et paralysent la plupart des mouvements radicaux. Inversement, l'avantage est qu'il attire plutôt des gens sérieux et intelligents. Troisièmement, les organisations peuvent facilement être rendues inefficaces par l'Establishment. Les services secrets de l'Etat, tout comme d'autres ennemis, sont de fervents adeptes de l'infiltration et de la subversion au sein des organisations constituées. Parfois, ils y suscitent des divisions entre les leaders ou entre les membres. D'autres fois, ils interceptent des lettres ou des e-mails que les membres croient confidentiels, ou se servent d'autres tactiques similaires pour créer l'image d'une organisation "inutile". Parfois, ils infiltrent même la direction de l'organisation afin de la rendre inefficace. D'autres fois, ils incitent les membres de l'organisation à commettre des actes illégaux, pour attirer sur eux la répression voire l'emprisonnement , ou bien à commettre d'autres actes qui discréditeront le mouvement. Parfois, ils recourent à la corruption. Il est beaucoup plus difficile pour nos ennemis d'employer ce genre de méthodes s'il n'existe pas de structures organisationnelles. Avec le temps, le Système est devenu expert dans l'art de neutraliser ou de détruire les organisations qui s'opposent à lui. En revanche, le Système devient complètement impuissant dès lors qu'il n'a aucune structure organisationnelle à attaquer. Il ne sait plus qui surveiller, quelles lettres il doit intercepter, ni comment provoquer des dysfonctionnements.


12. MAIS ALORS, QUE PUIS-JE FAIRE ?

Beaucoup de choses. De façon générale, nous encourageons une démarche de "loup solitaire". Il vous faut prendre en considération votre situation personnelle, vos ressources, et votre degré d'engagement, et ensuite vous fixer des objectifs réalisables en un temps donné. Au-delà de ça, vous pouvez prendre en compte ce qui suit. Premièrement, créez votre propre site internet. Reproduisez-y les écrits que vous trouverez sur ce site, et publiez aussi, bien sûr, vos propres écrits. Encouragez d'autres personnes à faire de même. De cette façon, les idées de l'AOA se diffuseront dans le monde entier et s'y développeront comme des champignons ! Deuxièmement, discutez, argumentez, et exprimez les idées anarchistes intégralistes à chaque opportunité qui se présentera. Assurez la promotion de ces idées de toutes les manières possibles. Si vous êtes scolarisé ou étudiant, incluez ces idées dans vos exposés et dans vos écrits, et faîtes-les connaître autour de vous. Si vous travaillez pour des média, publiez ces idées. Si vous êtes un artiste, un écrivain, un réalisateur de films, un musicien, faîtes en sorte que vos travaux reflètent les idéaux et l'esprit de notre anarchisme, afin de toucher autant de monde que possible. Troisièmement, recherchez d'autres références anarchistes sur le web. Elles pourront peut-être vous inspirer. Vérifiez que ces sites sont bien authentiques, et qu'il ne s'agit pas de vulgaires pièges tendus par nos ennemis. Ne révélez pas trop de détails vous concernant sans réelle nécessité.

Initié à la hiérarchie, un Franc-Maçon ne peut être anarchiste


Les média nous présentent comme strictement privée l'appartenance à une obédience maçonnique. Si, à ses origines, la Franc-Maçonnerie n'existait que dans les rouages de la "haute société", elle ne tarda pas à s'infiltrer dans le monde ouvrier. C'était connu, et le livre de Léo Campion ne fut jamais qu'une confirmation pour les sceptiques. L'anarchie, par son étymologie, est l'absence de toute forme de hiérarchie. C'est pourquoi la Franc-Maçonnerie fit beaucoup d'efforts pour détourner le sens du mot "anarchie". En premier lieu, ils créèrent des "organisations" dites anarchistes, dans l'unique but d'y exercer une influence et afin que, même en se disant anarchistes, les adhérents de ces organisations empêchent la hiérarchie de s'écrouler. A chaque fois que ce problème de la Franc-Maçonnerie a été soulevé dans les organisations comme la F.A., les syndicats ouvriers, les mouvements dits de "libre pensée" ou l' Union des Athées, les dirigeants (!) de ces organisations ont toujours tenté de reléguer cette question dans le domaine de la légende ou de la fantaisie. Et pourtant, depuis plus d'un siècle, les preuves ne manquent pas. Partout où ils sont, les frères maçons travaillent inlassablement à transformer, par leur influence, les organisations qu'ils fréquentent en de véritables antichambres de leurs Loges, dont l'esprit hiérarchique est inoculé dans les masses populaires. C'est pourquoi les anarchistes qui vivent par le seul lien de l' AOA, en-dehors de toutes structures organisationnelles, disent qu'il ne faut pas seulement s'indigner au sujet de la Franc-Maçonnerie, qu'il ne suffit pas non plus de l'ignorer : il faut, bien au contraire, la combattre. Seuls les anarchistes résolus, suffisamment éclairés sur les buts de pouvoir et de hiérarchie de la Franc-Maçonnerie et sur ses procédés de duperie, seront capables de faire face à ce chancre de la société. Pour lutter efficacement contre la hiérarchie maçonnique, il faut savoir éviter les pièges. Il faut donc déjouer les plans des francs-macs qui cherchent toujours à faire dévier l'anarchie de sa véritable nature. C'est pour que chacun puisse reconnaître le danger que représente la Franc-Maçonnerie pour l'idée anarchiste qu'en 1956, nous avons rompu avec toutes formes d'organisation, et que depuis, l' AOA est le seul ciment qui scelle notre prise de position CONTRE TOUTES FORMES DE HIERARCHIE.


Raymond BEAULATON

(in "L'Anarchie" N° 193, novembre 1992)


jeudi 10 décembre 2009

Pas de concessions face à la vermine autoritaire

Les ceusses qui se considèrent comme des "gens bien" nous rabâchent sans cesse que nous sommes trop intransigeants, et que nous devrions "respecter" l'adversaire politique ou religieux. Eh bien nous, les anars, qui ne sommes ni de droite ni de gauche, nous qui n'avons ni dieu ni maître, nous qui nous positionnons en-dehors et en face de ce putain de système, nous proclamons haut et fort que NON, nous ne respectons pas les individus qui dirigent ou qui voudraient diriger. S'arroger le droit d'exercer une quelconque autorité sur autrui, que ce soit au nom de lois "démocratiques", autocratiques ou religieuses ne mérite absolument aucune forme de respect. C'est ce que nous qualifions de FASCISME, au sens le plus péjoratif et infâmant du terme. Tous ces "gens bien", dont le seul objectif est de nous faire crever pour satisfaire leur orgueil et leur soif de pouvoir et de profits, nous leur crachons tout simplement à la gueule, et avec les moyens dont nous disposons, nous nous employons à les démolir en même temps que cette société pourrie. A BAS TOUTES LES HIERARCHIES ! A tous niveaux, suscitons le chaos pour que s'effondre l'insipide monde actuel. Car il est un principe fondamental auquel nous ne dérogerons jamais : il n'est d'autre autorité que toi-même.

A.O.A


Le lapinisme, nourriture des hiérarchies

Il y a quatre millions de chômeurs et près de 10 millions de gens qui vivent dans la misère en France (au moins 50 millions en Europe), mais il se trouve des personnages pour lancer des appels à la reproduction, et qui voudraient nous faire avaler que la "pause démographique" de l'après-guerre" serait la cause de la crise actuelle. Ce qu'on appelle, dans notre langage populaire, le LAPINISME, est pourtant une des causes principales des malheurs de l'humanité, et il est triste que les extravagances de certains fornicateurs omnubilés à la fois par les croyances religieuses et l'attrait des allocations dites familiales entraînent le monde à sa perte. Plusieurs explorateurs et chercheurs ont déjà, sans être entendus, mis le monde en garde : à la fin du prochain millénaire, chaque individu ne disposera plus que de quelques centimètres carrés de sol si les naissances continuent au rythme qu'elles connaissent actuellement. L'hypocrisie de ceux qui nous parlent sans cesse de l'avenir de leurs lardons mérite de bons coups de pied au cul. La vérité évidente, c'est que la multitude engendre inexorablement la misère et l'esclavage. Il fut un temps où les hiérarchies faisaient régulièrement des guerres pour faire tuer toute la jeunesse en excédent. Depuis cinquante ans, à part des tueries d'intérêt local, il n'y a pas eu de grandes guerres. Alors, les maîtres qui se sont arrogé le droit de gouverner les autres, pour faire gonfler leurs profits, suscitent le chômage et de plus en plus de misère pour préserver la suprématie hiérarchique sous toutes ses formes. Au moment où toutes les religions nous endorment au sujet des fameuses histoires de "purification ethnique", les hiérarchies, fondement de toutes les croyances religieuses, maintiennent la sélection entre les "premiers" et les "autres", entre les riches et les miséreux. Le vrai crime, c'est la purification sélective entre riches et pauvres, dont TOUS les systèmes totalitaires qui mènent le monde, au premier rang les religions, TOUTES les religions, sont les reflets de la décadence qui se développe sur le globe terrestre. J'ai en mémoire cette phrase qui fut prononcée un jour par un homme plein de bon sens : "L'hégémonie du nombre est la conception paresseuse qui s'efforce de grossir la population à la mesure de son appétit, au lieu de la limiter à ses ressources". Je pense qu'il s'agit-là de la conclusion à méditer pour tous ceux qui, avec nous les anarchistes, ont un seul but : LA VIE, et comme priorité essentielle de passer cet espace de temps dans le plus de bien-être et de liberté possibles. Il n'y a que deux alternatives : le monde devra choisir entre la hiérarchie et l'anarchie, c'est-à-dire entre crever ou vivre. Nous avons choisi l'anarchie parce que nous voulons vivre.

Raymond BEAULATON
(in "L'Anarchie" N° 211, juin 1994)

Seuls les naïfs voteront


SEULS LES NAÏFS VOTERONT...DANS LE CERCUEIL DE LEURS ILLUSIONS !


Ceux qui se sentent fiers d'être citoyens, alors qu'on fait d'eux -à l'Elysée, à Bruxelles, à Rabat, en Afrique du sud et partout ailleurs- des dupes;


Ceux qui ont besoin, pour se croire heureux, de se sentir représentés, maquignonnés, bernés par des charlatans au nom du "peuple souverain";


Ceux qui sont impatients d'échanger un bulletin de vote contre un mois de vacances ou une misérable aumône de type RMI/RSA;


Ceux qui, pieusement, héroïquement, seront prêts à mourir pour l' Amérique, l'Angleterre, la Chine ou la Russie, lorsqu'arrivera le jour où la chambre des représentants qu'ils auront nommés votera "LA GUERRE";


Ceux qui croient encore en SARKOZY, LE PEN, ROYAL, AUBRY, BAYROU, VILLIERS, STRAUSS-KAHN, BESANCENOT, VOYNET, MAMERE, COHN-BENDIT etc, ces hommes et femmes "de tête", ces "sauveurs suprêmes" à la mords-moi-l'noeud;


Ceux qui, sans croire au Père Noël (parait-il...) veulent tout de même, à coups de bulletins de vote, "barrer la route" à la Réaction, au fascisme, au marxisme, au cléricalisme ou à l'étatisme, s'imaginant que l'urne électorale vaut quelque chose contre les bénitiers, les coffres-forts, les tanks etc;


Ceux qui ont besoin d'un crédo pour penser et d'un parti pour agir; Ceux qui, tremblant devant leur propre ombre jusque dans le secret des isoloirs, ont peur d'être eux-mêmes, de ne pas "bien voter" (c'est-à-dire de ne pas voter comme le souhaitent ceux dont matériellement ou intellectuellement ils dépendent);


Ceux qu'épouvante l'idée de vivre sans être -du berceau à la tombe- matriculés et mobilisés, endoctrinés et encasernés, formatés et conditionnés par les soins d'un gouvernement paternel. Bref les infantiles, les demeurés, les gens auxquels un flic sert de papa; Ceux qui ne peuvent aimer, qui ne peuvent s'unir sans déclaration officielle, sans autorisation, allocations etc;


Et ceux qui n'ont jamais compris que l' Etat ne leur donne jamais que ce qu'il leur a pris au préalable en matière de bien-être et de sécurité;


Tous ceux-là ne songent jamais au fait que la société des hommes est en fait fondée sur la réciprocité des paroles données entre adultes, et non pas sur l'obéissance à un million d'articles de loi, de décrets, de réglements et de directives ministérielles dont chacun, pris à part, se fout éperdumment, et dont un grand nombre, un TRES grand nombre, n'y entrave que couic...y compris ceux qui les rédigent ! Ceux-là trouvent tout naturel, en glissant un bulletin dans l'urne, de donner pour des années une procuration générale, non pas même à un "fondé de pouvoir" choisi par eux, mais au député soutenu par leurs pires adversaires, si ces adversaires obtiennent la majorité... Accoutumés à être roulés, pillés, endormis, exploités, censurés par leurs "représentants" depuis que le monde est monde, ils en redemandent. Jetés par l'arbitraire gouvernemental dans le grand cirque d'un scrutin bâclé et truqué, ils s'empressent malgré tout d'y participer. Ils n'attendraient même pas pour cela que les dirigeants fassent légalement de cet acte d'essence autoritaire qu'est le vote non plus un "droit civique", mais une contrainte, un devoir imposé sous peine d'amende, une corvée aussi obligatoire que la conscription militaire en son temps, ou que l'impôt qu'ils rechignent -comme tout un chacun- à verser. Bien au contraire, ils brûlent du désir d'abdiquer. Tout comme ceux qui, par manque d'intérêt pour la chose, par pure fainéantise intellectuelle, par simple fumisterie ou par choix personnel, se désintéressent complètement de la politique mais votent quand même, ne voyant là qu'une sorte de jeu plein de "suspense", comme un enfant qui ouvrirait une pochette surprise en espérant cette fois y trouver une pute de luxe... Sans nul doute, s'abstenir de voter ne saurait suffire à placer l'homme au-dessus de la loi du nombre, qui en fait une bête de troupeau. Encore doit-il aussi, de son propre chef, s'instruire, se former, affronter ses responsabilités, résister à ses oppresseurs, nouer des contrats avec d'autres individus et se montrer capable de les respecter. Et cela partout : chez lui, sur son lieu de travail, dans la rue etc. Mais tout au moins, en ne votant pas, il marque son refus radical de collaborer au système qui l'emprisonne, son refus radical de contribuer à la pérennité de ce système autoritaire et hiérarchique que les masses perpétuent en dépit du bon sens le plus élémentaire. La solidarité des non-votants conscients est nécessaire, pour semer partout les germes d'une société plus juste et non liberticide, riche de l'immense diversité des tempéraments, des compétences réelles et des vocations des individus qui la composent. Nous devons, jeunes et moins jeunes, tous ensemble déployer nos efforts pour intensifier la propagande anarchiste, et multiplier les contacts. Dès à présent, prônons sans relâche l'objection de conscience tous azimuts, permanente et généralisée. Pour une abstention active systématique ! Vive l'Anarchie !



Dominique D. & Hans Cany

A.O.A



Mon anarchisme n'a pas à montrer "patte noire" !

Notre position d'indépendance vis-à-vis des diverses chapelles et sectes anarchistes nous attire, dans des "propos en passant", la hargne d'individus à l'esprit sectaire, emplis de haine et d'intolérance. Ce genre d'individus donne la pénible impression de se prendre terriblement au sérieux, et d'être extrêmement tendu, grave et vindicatif. Et dire que ce sont de tels malheureux qui prétendent pouvoir apporter le bonheur à l'humanité !... Et que ce sont de tels êtres disharmonieux qui souhaitent établir l'harmonie dans les relations humaines !... Non, ce serait vraiment trop drôle.

Mon anarchisme n'a pas à montrer "patte noire" !
Fort heureusement, la pensée anarchiste ne se limite pas aux remarquables imbéciles qui prétendent avoir qualité pour délivrer des brevets d'anarchisme. Il existe, dans tous les milieux, des personnes de qualité, qui pourraient très bien s'entendre entre elles, et qui, effectivement, n'auraient nul besoin de gouvernement. Mais, il faut bien le dire, ces êtres d'élite, ayant le respect des intérêts d'autrui et le sens des responsabilités, ne sont qu'une infime minorité par rapport à tous ceux qui ne pensent qu'à leurs avantages et qui n'ont nul scrupule de les obtenir aux dépens des autres. Nous n'avons de comptes à rendre à personne, nous sommes au-delà des systèmes, du capitalisme ou du marxisme. N'étant pas subventionnés ou aidés par l'un ou par l'autre, comme c'est le cas de la plupart des organisations existantes, notre position est absolument indépendante de toute manipulation occulte. Notre philosophie de la vie est faite d'une loyale objectivité, d'un comportement personnel modelé par une pensée indépendante des contingences, d'un égoïsme généreux, et d'une pleine conquête et maîtrise de soi. La psychologie libératrice, c'est l'antidote du totalitarisme, c'est l'art de marcher tout seul, d'être soi-même, envers et contre tous, de ne pas s'avilir en mettant son salut entre les mains d'autrui. C'est l'individuelle énergie de se défendre contre la masse, c'est l'altière volonté de vivre hors du troupeau. L'amitié est pour nous une règle qui inspire et inspirera toujours notre attitude. Elle ne saurait être de droite ou de gauche, rouge ou blanche, varier avec les saisons, les règlements, les lois et les gouvernements. Pour nous, un ami reste un ami, qu'il soit fort ou qu'il soit faible, vainqueur, exilé, proscrit, emprisonné ou dans un fauteuil ministériel ! Nous incitons nos amis à une volonté de lucidité, en ne rejetant rien de la réalité, mais en cherchant à retrouver, par l'équilibre des contraires, les lois mêmes de la vie. Les encouragements que nous recevons de nos amis, de nos lecteurs, montrent que notre entreprise de démystification est appréciée par ceux qui restent allergiques à tous les enrégimentements, et à toutes les formes de bla-bla, de droite comme de gauche, des anciens comme des nouveaux fanatismes, de tous les systèmes idéologiques. Si quelque chose est possible, c'est à l'échelle de groupes d'affinités, de fraternités, d'autant plus authentiques qu'ils négligeront la quantité au profit de la qualité. L'homme libre, l'unique, l'homme seul, l'indépendant, restera toujours le plus sûr moyen de résistance à l'asservissement.

Marcel RENOULET
(in "L'Homme libre, fils de la terre")

Vers une AOA aux mille chemins

Nous ne répondons pas à la droite ou à l'extrême-droite avec les arguments de la gauche, et nous ne répondons pas à la gauche ou à l' extrême-gauche avec les arguments de la droite. Indépendants de la gauche comme de la droite, nous répondons, de part et d'autre, tout simplement par cela même que tout un chacun connait de l'anarchisme, cela même qui nous démarque et nous distingue de tous les autres mouvements, et qui se résume en quatre mots : Ni Dieu ni maître. Il n'est pas au monde de plus fière devise !

Que les communotistes, les socialotistes, les trotskotistes, les libérotistes, les fachoïdes ou les nazimanes; que les calotins, les kippatistes, les francs-macolytes ou autres jéhovistes robotisés sortent leurs grigris, leurs moulins à prières, l'épouvantail à moineaux de leur croix, leur étoile davidoïde ou leur croissant chaud ou froid, leurs bannières, leurs drapeaux et oripeaux, leurs trompettes, leurs harmoniums, leurs flûtes, leurs tambours ou leurs grosses caisses pour tenter de nous séduire; qu'ils tirent de leur bibliothèque l'ancien et le nouveau Testament, les Evangiles, le Coran, le Talmud, Das Kapital ou Mein Kampf pour tenter de nous convaincre; ou encore qu'ils exhibent leur Constitution ou les lois de la énième République pour nous intimider, nos quatre mots "magiques" suffisent à exprimer notre réponse.

Ces quatre mots disent bien ce qu'ils veulent dire et, jusqu'ici, personne d'autre n'a pu résumer une doctrine aussi riche que la nôtre de façon si concise. Qu'il s'agisse du Décalogue de Moïse avec ses dix "Commandements" constituant l'universelle référence, aussi bien pour Jean-Marie Le Pen que pour le curé Sitruk ou le rabbin Benoît XVI, qu'il s'agisse du Programme militaire de la Révolution prolétarienne du camarade Vladimir ilitch Oulianov "Lénine", ou qu'il s'agisse de tout autre dogme ou thèse, cela se lézarde et cela s'effondre toujours devant les quatre mots-clés de l'éternelle désobéissance anarchiste à tout ce qui est prescriptions, sommations, devoirs, obligations, injonctions, règles, préceptes, lois, ordres imposés et donnés de maîtres à esclaves, que ce soit de la part d'autorités civiles ou militaires, laîques ou religieuses. C'est parce qu'il est éternellement et tout naturellement désobéissant à quiconque se croit Dieu ou Maître, ou simple représentant d'un dieu ou d'un maître, que l'anarchiste constitue l'incarnation permanente de la liberté face au joug, que celui-ci soit "démocratique" ou dictatorial, toujours imposé par des hommes à d'autres hommes considérés comme des boeufs de travail ou d'abattoir. A l'heure où le nazisme et le néonazisme sont plus que jamais à la mode dans les médias et chez les excités de l' "antifascisme", une loi, fût-elle proposée par le "camarade" Gayssot ou par Mesdames Veil ou Bachelot et votée par une quelconque majorité de politicards, sera toujours pour l'individu libre et indépendant une loi hitlérienne. D'ailleurs, dans le domaine législatif et exécutif, les lois et décrets, toujours plus coercitifs, toujours plus agressifs, toujours plus nombreux et envahissants, démontrent que si Hitler a perdu la seconde guerre mondiale, il reste bel et bien, même mort, le Führer dont peuvent s'inspirer aujourd'hui ceux qui se veulent les bergers de tous ces moutons qui ne demandent qu'à bêler... Et c'est parce qu'il est son propre maître, en-dehors des lois et décrets religieux ou laïques, que tout anarchiste, rebelle-né, peut, quel que soit le lieu où il séjourne, et quel qu'en soit le climat politique et social, trouver seul son propre chemin d'action. Tout simplement pour vivre, défendre sa propre peau, et choisir prudemment ses amis. Ces chemins d'action sont innombrables, et laissés au choix intime de chacun. Parmi ces chemins, la voie de la presse écrite et surtout, aujourd'hui, celle d'Internet, offrent à l'A.O.A un potentiel considérable pour l'expression et la diffusion des idées qui sont les nôtres. A partir de ce blog, cette voie est déjà clairement tracée, et elle se prolongera demain par le biais d'autres blogs et sites internet, d'autres lieux non virtuels, et de publications diverses, à l'initiative d'autres esprits libres qui relaieront le message. L' Alliance qui est nôtre permet à chacun, en son lieu et place, d'espérer, d'entreprendre, de persévérer et de réussir.
Vive l'anarchie !

L' Alliance Oppositionnelle Anarchiste


Eleveurs, pêcheurs...NE COMPTEZ PAS SUR NOUS !


De temps à autres, les paysans ou les marins-pêcheurs manifestent. Chacun a le droit de vivre, et nous soutenons généralement ceux qui revendiquent ce droit, qui défendent leur gagne-pain...A condition, toutefois, de ne pas vivre sur la peau des autres ! Lorsqu'on assimile les éleveurs, les marins-pêcheurs et autres maquignons aux paysans, nous ne sommes plus d'accord. Le droit à la vie concerne aussi l'animal non-humain. Celui qui élève des animaux pour les tuer et les manger, comme celui qui les chasse ou qui les pêche, est le pire des assassins. L'espèce humaine s'arroge le droit non seulement de tuer, mais aussi de tirer profit de la mort d'autres espèces animales. Pourquoi tous ces mangeurs de cadavres ne se mangeraient-ils pas plutôt entre eux ?... La viande, c'est le corps d'un animal mort. Quelqu'un qui mange de la viande, c'est non seulement un animal qui en mange un autre, mais c'est de surcroit un charognard. Non ! Nous ne soutiendrons ni les éleveurs, ni les marins-pêcheurs dans leurs manifestations. Nous les combattons, comme nous combattons les chasseurs. Nous combattons tous les assassins. Dites vous bien, si vous mangez de la viande et dites la trouver chère, qu'un être la trouve encore bien plus chère que vous : c'est celui qui est mort, et que vous déchiquetez dans votre assiette . Non, nous ne marcherons pas avec ces hommes qui se disent civilisés et doués de raison, mais qui sont en fait les plus méprisables de tous les animaux.


A.O.A.


GUERRE AUX FASCISMES...ET A LEURS RIVAUX AUTORITAIRES !


L'"antifascisme" est très en vogue, chez la plupart de celles et de ceux qui se veulent radicaux, voire libertaires. Mais le fascisme, qu'est-ce que c'est, au juste ?


Contrairement à une idée reçue pour le moins simpliste -comme toutes les idées reçues- ce qui caractérise le fascisme n'est pas le racisme, ni la xénophobie, ni même un nationalisme exacerbé. Les fascistes n'ont en effet pas le monopole de tout ceci, et en outre, il a existé historiquement certaines formes de fascisme pour lesquelles la question raciale n'avait rien de fondamental. Non, c'est à un tout autre niveau que l'attention doit se porter.

Ce qui fait avant tout la spécificité du fascisme, c'est le fait de refuser de prendre en compte l'individu, écrasé au nom d'un "collectif" sacralisé, et c'est aussi un véritable culte du principe d'autorité et de la hiérarchie.

Un système autoritaire renforcé, reposant sur une organisation pyramidale du "haut" vers le "bas", et comportant au sommet de cette pyramide hiérarchique un seul individu (ou un groupe restreint d'individus) supervisant tout.

Etymologiquement, le mot italien "fascio", dont découle directement le terme de fascisme, désigne l'organisation en faisceau, et illustre de façon parfaite ce type de conception pyramidale. Le fascisme ne donne pas le moindre droit de cité à l'autonomie, que celle-ci soit l'autonomie de l'individu ou celle des associations d'individus. Aucune forme d'autonomie n'est possible dans un tel cadre. Car le fascisme, c'est au fond la négation pure et simple de toute liberté. Le germe fasciste est en fait omniprésent au sein de la société actuelle, entièrement basée sur les rapports de domination et sur l'inégalité de fait entre les citoyens et les institutions qui les gouvernent, ainsi qu'entre les citoyens eux-mêmes. Le fascisme commence en réalité avec tous ces gens du commun, de droite comme de gauche, qui considèrent que l'intérêt collectif doit toujours primer sur celui de l'individu, qui jugent "normal" voire "légitime" l'arbitraire du principe hiérarchique , et qui considèrent en outre le concept d'autorité comme quelque chose de quasi-sacré ou tout au moins d'absolument indispensable, quitte à le qualifier parfois de "mal nécessaire". Bien entendu, tous ces gens "comme il faut" n'ont pas le moins du monde le sentiment de se faire ainsi les chantres d'un modèle de société coercitif et liberticide, dont les fondements sont en réalité exactement les mêmes que ceux du fascisme qu'ils prétendent abhorrer. Tout simplement parce que, de fait, ils ne s'identifient aucunement à l'extrémisme de droite, qu'une habile propagande diffusée massivement et relayée très officiellement de manière quasi-unanime, depuis plus de six décennies, leur fait entrevoir comme l'incarnation même du "mal absolu". Or, c'est précisément là, dans ce conditionnement pernicieux, que se situe le piège, que réside l'arnaque, pourrait-on même dire... Le fascisme n'est pas une sorte de déviation, de phénomène étranger et extérieur à la société actuelle, à ce système lui-même basé sur les principes d'autorité et de hiérarchie. C'est simplement la forme la plus radicale, extrême jusqu'à la caricature, de ce même système mortifère. Il n'est pas l'ennemi fondamental de ce système, il en représente juste l'aboutissement logique. Et qu'il cherche à ne pas s'encombrer de faux semblants eux-mêmes liberticides, comme la pseudo "démocratie" indirecte et parlementaire, ne change rien à l'affaire. La loi du nombre, de la majorité, ne sera jamais que la dictature des uns sur les autres. Et qu'elle soit exercée par un seul ou plusieurs individus, que ce soit au nom de principes dictatoriaux ou "démocratiques", monarchiques ou républicains, la tyrannie restera toujours la tyrannie. Quel que soit le masque derrière lequel elle se dissimule. Aujourd'hui, écoeurés et révoltés de façon souvent assez légitime par certains aspects du régime en place, certains se fourvoient dans des impasses diverses et variées, et se tournent vers de nouveaux messies providentiels qui posent parfois de bonnes questions, mais y apportent presque toujours de mauvaises réponses. Certains commettent même l'erreur de se tourner vers ce qui leur apparait faussement comme le nec plus ultra de la rébellion, à savoir les groupuscules se réclamant plus ou moins ouvertement du fascisme historique, voire même, pour certains d'entre eux, vers de médiocres ersatz racialistes du nazisme hitlérien. Ce type de dérives, toutes nauséabondes qu'elles soient, ne doivent pas nous faire perdre de vue que dans bien des cas, les individus qui s'y laissent prendre ne le font que par conditionnement et endoctrinement progressifs, exercés de manière si pernicieuse qu'ils n'ont souvent même pas conscience du processus de "contamination" auquel ils se trouvent soumis. Est-ce à dire qu'il ne s'agit là que d'un ramassis d'imbéciles qu'il convient juste de "baffer" ? Bien sûr que non. Comme dans tous les milieux, il existe au sein de ces groupements "maudits" des individus de qualité, honnêtes, intelligents, respectables et respectueux d'autrui, qui à un moment ou à un autre se sont retrouvés acculés par l'hostilité et l'intransigeance de "l'autre bord", et qui de ce fait n'ont trouvé d'issue qu'en se précipitant dans les bras du fascisme. D'autres -et ils sont nombreux- ne l'ont fait que par bêtise et/ou ignorance, lorsque leur engagement éphémère, pour les plus jeunes d'entre eux, ne relève pas tout simplement de la crise d'adolescence mal orientée. Dans chacun de ces cas, ce sont le dialogue et la main tendue qui seront susceptibles de leur ouvrir les yeux petit à petit, et certainement pas l'anathème, la délation, l'exclusion, les coups ou la barre de fer. Certes, beaucoup trop de gens sont encore fourvoyés dans ce type d'impasses. Mais ce n'est en tout cas pas en baillonnant et en censurant ces gens-là que l'on mène un combat efficace contre leurs idéologies. On les a vus depuis déjà longtemps à l'oeuvre, tous ces vertueux combattants « antifas » à la petite semaine et autres flics de la pensée, avec leurs cohortes de groupuscules hystériques et monomaniaques. On les voit toujours à l'oeuvre de temps à autres dans les villes, leurs diverses milices d' « activistes » bornés, intolérants et ultraviolents, aux méthodes de délinquants, objectivement aussi « fascistes » que celles des « fafs » auxquels ils prétendent s'opposer... Attenter à la liberté d'expression et de réunion des « fafs », comme les agresser physiquement dans la rue pour simple délit de sale gueule, « crime de la pensée » ou autre délit d'opinion n'a qu'un seul résultat : les renforcer dans leur conviction d'incarner une élite hautement subversive et persécutée pour son combat, ce qu'ils ne manqueront d'ailleurs pas d'exploiter à des fins propagandistes. Ils se font passer ainsi -non sans raisons parfois- pour des victimes. Si tous ces « antifas » veulent réellement combattre le système capitaliste, pourquoi donc lâchent-ils la proie pour l'ombre ? Pourquoi donc le combattre à travers un « fascisme » plus ou moins fantasmé, incarné par des partis politiques réactionnaires et populistes mais ultra-minoritaires, ainsi que par d'insignifiants groupusculets folkloriques qui ne représenteront jamais rien, au lieu de le combattre directement à travers la pseudo- "démocratie" mondialiste et ploutocratique, qui est l'émanation même du capitalisme, et qui a avantageusement remplacé le fascisme pur et dur dans le monde entier ??... Se focaliser à l'heure actuelle sur « les fafs », c'est employer vainement une énergie considérable à se battre contre des moulins à vent, contre des épouvantails faciles qui ne font que détourner l'attention du problème de fond : la prédominance du pouvoir, du principe autoritaire et de l'esprit hiérarchique. Il n'existe pas de réelle menace fasciste, de nos jours. Le fascisme stricto sensu n'est aujourd'hui au pouvoir nulle part sur le globe, et nulle part il ne se trouve en position de parvenir « aux affaires ». Le fascisme d'aujourd'hui est rampant, et ses germes se trouvent dans tous les rouages de notre société, du discours ultra-conformiste de Madame Michu ou des membres de nos familles à celui, plus navrant encore, des collègues de travail, jusqu'aux plus hautes institutions qui prétendent nous gouverner et nous imposer leurs lois. L'antifascisme n'est pas, et ne peut en aucun cas être une fin en soi, ou alors il ne fait que servir les intérêts du Système établi, non seulement en détournant l'attention des véritables problèmes, mais aussi en contribuant à étoffer son arsenal législatif et répressif. Pour combattre efficacement le fascisme, il faut tout au moins éviter de renforcer le système tout en croyant le combattre... Nous sommes antifascistes. Mais nous le sommes pleinement, au sens originel du terme, c'est-à-dire d' OPPOSANTS AU FASCISME. La forme dénaturée de la chose, celle qu' illustrent les diverses gesticulations plus ou moins violentes et paranoïaques de la plupart des « antifas » militants, ne nous intéresse pas. Pour nous, une opposition intelligente au fascisme se construit par les moyens de la propagande, de l'éducation, du dialogue et de la persuasion, ainsi que par la désobéissance et l'objection de conscience permanente et généralisée. En combattant l'autorité et la hiérarchie sous toutes leurs formes, nous combattons évidemment les principaux fondements du fascisme. L'antifascisme tel que nous le concevons ne doit pas être offensif, comme l'ont rendu certaines dérives d'essence autoritaire et gauchistoïde depuis les deux dernières décennies. L'antifascisme a toujours été et sera toujours, pour nous, un antifascisme DEFENSIF. Le jour où le fascisme pur et dur, celui qui a déjà régné historiquement, représentera de nouveau une menace réelle et immédiate, nous nous lèverons contre lui et nous le combattrons, au besoin les armes à la main s'il prétend nier l'expression de notre pensée et de notre volonté, ou s'il cherche à nous anéantir. Nous résisterons alors avec toute l'énergie nécessaire à ce rude combat contre un ennemi mortel, comme l'ont fait avant nous nos compagnons au cours des années 1930 et 1940. Mais nous sommes pour l'instant loin d'assister à ce cas de figure, et pour notre part, nous nous refusons catégoriquement à marcher au pas, aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui croient très pertinent d'emprunter de simples voies de garage.


Hans CANY
16 juillet 2009

Alliance Oppositionnelle Anarchiste (A.O.A.)